La cité internationale de la tapisserie d'Aubusson
Publié le 2 Octobre 2017
Qu'est-ce qui peut motiver une personne à s'extraire des bras de Morphée pour s'enfoncer dans les premières lueurs de l'aube, alors que celle-ci ne se rend pas à l'office de prime?
Qu'est-ce qui peut motiver cette personne à en retrouver d'autres et à partir sur des routes sinueuses hors du Cantal?
La réponse vient naturellement de ce groupe joyeux et curieux qui s'appelle : adhérents de la SAMHA en partance vers la cité internationale de la tapisserie d'Aubusson.
Aubusson, au coeur de la Creuse, cité de la tapisserie, au savoir-faire unique, cultive son art depuis le XVe siècle qui reste toujours vivant aujourd'hui.
Sur un espace de 1200 mètres carrés, la Nef des tentures, domaine chronologique des différentes techniques de production (haute lisse, basse lisse, jacquard) déroule un art particulièrement difficile, mais Ô combien magnifique.
Ce sont plus de 300 tapisseries murales qui composent la collection. De la "Millefleurs à la licorne" datée de 1480 à "la peau de licorne" de Nicolas Buffe qui a créé en 2010, ce magnifique tapis en soie, laine et porcelaine de Limoge.
Après une pause alimentaire bien méritée, c'est avec un autre guide que nous avons visité la vieille ville.
Des grandes entreprises de tissage, installées dans la ville, il n'en reste plus rien et la tapisserie à failli disparaître dans les années 2000. Les artisans sont aujourd'hui à peine une centaine à travailler le fil : filateurs, teinturiers, cartonniers, lissiers et restaurateurs.
La cité expose un patrimoine unique et fragile et continue de perpétuer les gestes précis du lissier en formant une dizaine d'entre eux chaque année.
Pour conclure cette visite, il ne nous restait plus qu'à visiter un atelier d'artiste se trouvant dans le bâtiment de l'office de tourisme. Voir une artiste travailler et parler avec passion de son art, nous a conforté, par cette preuve vivante que le geste d'un artisanat inscrit au Patrimoine culturel et immatériel de l'humanité par l'Unesco en 2009, n'est pas perdu et ne risque pas de l'être pour les temps à venir.
Juste avant de reprendre notre car, notre ami Pierre s'est extasié devant la crue du siècle à Aubusson. C'est vrai que la hauteur est impressionnante.