La conférence d'Emmanuelle Aupècle sur l'Art et l'Enfant
Publié le 20 Novembre 2016
Mercredi 16 novembre, les adhérents de la SAMHA en association avec les adhérents du Centre Social de Saint-Flour et avec la collaboration du musée de la Haute-Auvergne se sont retrouvés dans les locaux du Centre Social pour découvrir une conférence sur l’Art et l’enfant.
Notre conférencière du soir, Emmanuelle Aupècle, de l’association « Venez et Voyez », diplômée de l’école du Louvre, guide conférencière et spécialiste de la découverte des œuvres « en profondeur » nous à permis d’affiner notre regard et nos perceptions sur une série de tableaux extraits de l’exposition qui s’est déroulée au musée de Marmottan-Monet .
A partir d’une dizaine d’œuvres, elle nous a montré les changements qui se sont opérés dans la représentation de l’enfant en peinture. De l’étude artistique et esthétique (l’art du peintre) à la représentation historico-sociale, ces œuvres sont des témoignages de leur siècle. De l’enfance royale ou bourgeoise, à celle de la paysannerie, au tragique de la guerre et des révolutions, tous ces modèles trouvent place dans l’histoire. Ils participent à mieux nous éclairer sur ce qu’étaient les représentations familiales.
Dans une présentation chronologique débutant avec l’enfant-roi, on y a vu un Louis XIV peint dès son plus jeune âge dans les attributs du pouvoir. L’enfance disparaît dans une représentation très protocolaire sous un manteau d’hermine. Son port altier en fait un héritier de droit divin, il incarne la continuité de la dynastie royale. Le tableau de son père Louis XIII, avec son regard poupin, dégage également de l’autorité, malgré un vestimentaire, au regard de notre XXIe siècle, très féminisé. En ce siècle, seuls ces enfants royaux et bourgeois sont dignes d’être représentés.
Arrive ensuite le siècle des lumières avec les philosophes. Rousseau devient la figure de proue des idées familiales et de l’éducation. Les représentations de l’enfant deviennent plus maternelles, ainsi certaines femmes se font portraiturer en donnant le sein. C’est l’arrivée d’une nouvelle composition dans le portrait avec des pères ou des mères enlaçant leurs progénitures. Le statut de l’enfant se modifie, il devient un être à part entière qu’il convient de protéger et d’éduquer. On peut maintenant le peindre comme sujet seul, tel Chardin avec : enfant au toton (toupie)
Au XIXe siècle, les représentations s’affinent par des tableaux saisissant des instants de la vie paysanne tels : la précaution maternelle et la leçon de tricot de Jean-François Millet ou encore l’enfance urbaine défavorisée comme ces enfants des barricades : les petits patriotes de Jean-Philippe Jeanron
Le XXe siècle marque l’arrivée des surréalistes et de l’avant-garde picturale. A l’instar d’un nouveau langage, ces peintres se dépouillent des oripeaux de leurs prédécesseurs pour ne garder que la fraîcheur de l’enfance. En attestent les dessins de Picasso et d’ Henri Matisse.
C’est avec l’Art brut de Gaston Chaissac que se clôture la conférence dans une débauche de couleurs et de formes infantiles pour mieux dénoncer l’art codifié et classique.
Nous vous invitons pour plus de renseignements à consulter le site de l’association :
voir aussi le site http://www.lesateliersduregard.fr/
(également sur ce blog, voir dans la rubrique Pages et sites amis).
Vous pouvez télécharger le dossier de presse de l’exposition en tapant : l’art et l’enfant musée marmottant pdf (préciser à la fin pdf pour bien obtenir ce dossier fort intéressant)
Merci de votre participation active à cette conférence et à bientôt.